"En jouant la folie, on s'évite de devenir fou soi-même" : Charlie Dupont, à l'affiche d'une nouvelle mini-série sur La Une (2024)

• Publié le 16-05-2024 à 16h48

"Cette série m'a accroché dès le début. Quand on m'a proposé d'y jouer, je n'avais reçu que les trois premiers épisodes. Le quatrième était encore en cours d'écriture. J'ai supplié la production de l'avoir parce que je voulais savoir ce qu'il se passait. C'est ce qui m'a donné envie d'y jouer", explique le comédien. "À la base, je ne suis pas un grand fan de polars. On en voit à la pelle et ça m'ennuie, tout comme les émissions de cuisine, par exemple. Mais, je respecte les goûts de chacun. Ce que j'aimais dans Contre toi, c'est qu'on se servait de l'histoire pour raconter autre chose, ici en l'occurrence des secrets de famille. Au-delà de savoir qui est le vilain, on essaye de savoir qui est le vilain en chacun d'entre nous."

Quel souvenir gardez-vous du tournage aux côtés de Virginie Ledoyen ?

"Un très bon souvenir même si la météo n'était pas facile et qu'il a été perturbé par les grèves des techniciens du cinéma. Virginie est brillante et à toujours le rire au coin de l'œil. Sous ses allures d'égérie Chanel, elle a un humour potache qui fait du bien. C'est très rare d'avoir ce genre d'actrice sans l'ego de merde qui va avec. Elle est presque belge en fait dans la manière de s'approprier le tournage. C'est très reposant d'avoir quelqu'un d'aussi sain à qui donner la réplique."

Quand vous regardez dans le rétroviseur, quel regard portez-vous sur votre carrière ?

"Je me dis : "On a bien rigolé quand même !" Je suis très heureux de faire ce métier. J'ai trouvé un endroit où vivre au quotidien et exprimer mes émotions sans devenir dingue. À force de jouer les choses les plus folles, dramatiques, graves, loin de nous, en fait en jouant à la folie, on s'évite de devenir fou soi-même."

Et l'humour dans tout ça ?

"La connerie reste un grand moteur au quotidien pour moi. Ça devient une langue à un moment donné. J'aime toujours construire mes personnages en paradoxe. Plus c'est dramatique, plus je vais aller chercher quelques touches de connerie dans le personnage. Plus c'est de la comédie, plus je vais aller chercher la sincérité, une profondeur inattendue dans le personnage. L'un ne va pas sans l'autre."

À quand un nouveau projet avec Damien Gillard, qui cartonne sur le petit grâce au personnage de Fabrizio ?

"Je suis très heureux de son explosion avec ce Fabrizio. Il faut savoir que c'est un mec qui a joué tout le répertoire au théâtre, tout Shakespeare, tout Molière. Les gens ne connaissent peut-être que Fabrizio pour l'instant mais c'est un mec formidable et j'espère qu'il ne fera que monter. On n'a plus le temps de faire des capsules. Nos agendas ne le permettent pas. Mais, si un jour on pouvait se réunir à nouveau, ce serait avec plaisir !"

Vous jouez actuellement dans la pièce de théâtre En attendant Bojangles aux côtés de votre épouse, Tania Garbarski. Quels sont les avantages et les inconvénients à partager la scène avec celle qui partage votre vie ?

"Pour l'instant, ce sont que des avantages. J'ai la chance d'avoir épousé une actrice extraordinaire. On s'aime et on se respecte en tant qu'acteurs. Je ne me lasse pas de ce qu'elle a à m'apporter au théâtre. C'est aussi une très belle découvreuse de projets. Quand elle veut un truc elle arrive à le monter avec force. À ce propos, on vient d'ailleurs d'acheter les droits de la pièce américaine Prayer for the French Republic, un projet multinational. On va la monter à Nice."

Sa fille Lili au Festival de Cannes

La passion de Charlie Dupont et Tania Garbarski pour la comédie s'est transmise à leurs deux filles. À l'affiche du film Le Comte de Monte-Cristo avec Pierre Niney, Lili, l'une d'entre elles, montera d'ailleurs les marches du Festival de Cannes ces prochains jours. Une fierté pour le comédien. "C'est super chouette, dit-il. Elles veulent jouer depuis qu'elles ont 10 ans, par passion, pas pour imiter papa et maman. Elles travaillent pour. Je sais que c'est un métier d'une violence terrible donc je les encourage mais je les mets également en garde."